Illusions 
The Myth of the “Vahine” through Gender Dysphoria
 
Namsa Leuba’s most recent project, Illusions, was created in Tahiti and inspired by the paintings of Paul Gauguin and “tropical” images in Modern art, which occupy the Western collective unconscious. This type of imagery casts the Polynesian woman as beautiful, desirable, subservient, and connected to the natural environment. This myth of the “vahine”, as Polynesian women are referred to, is historically rooted in the West’s search for the “original” and “authentic”, which was thought to be found in far away cultures, with a connection between the body, soul and land. Gauguin’s paintings in French Polynesia were influential in developing the Primitivist art movement, which articulated a visualization of the “other” through a connectivity to nature. 
 
The subjects in Leuba’s contemporary portraits act out their role of the “vahine”, yet through non-binary definitions of gender conformity. Her sitters are known in Tahiti as “Mahu” (an effeminate man) or “rae rae” (transgender). Leuba stages the fictional narratives with a painterly sensibility. Decorated with cultural and social ornaments, the models distinguish themselves with colorful cosmetics and body paint, creating a surreal sense of beauty and strangeness. They blend into nature, like creatures between myth and reality. They symbolize their identity through the incarnation of the spirit, by the image beyond the confines of the body. Connecting to this female archetype, it is an attempt at metamorphosis, as well as an ideological challenge to the visual codes initiated by Gauguin and his search for the primitive. 
 
 
Illusions 
Le mythe de la vahiné à travers la dysphorie de genre: Regards sur les identités 
Mises en scène inspirées des tableaux de Paul Gauguin, l’artiste a voulu, à partir des images artistiques tropicales de l’art moderne, occupant l ‘inconscient collectif occidental, illustrer avec des Mahu * et des Rae Rae*, le mythe de la vahiné. Elle s'interroge et nous interpelle une nouvelle fois avec la question des identités. 
Cette fois le sujet est traité au travers de l’hybridation des genres pour symboliser l’identité à travers l’incarnation de l’esprit dans le corps, par l’Image au delà du corps. 
L’artiste interroge ainsi le regard de nos sociétés sur la question de l’interrelation entre corps
et esprit, par des mises en scènes permettant de dévoiler ce qu’elle considère comme la vraie beauté, celle de l’âme. 
A l’image de créatures entre mythe et réalité, l’artiste associe beauté et étrangeté. Parées d’ornements culturels et sociaux, les modèles se distinguent et se fondent à la fois dans la Nature, expression de la tentative de reconnaissance de leur nature propre. 
L’étrangeté suggère la discordance entre le corps et l’esprit, dans son expression, son ressenti ou encore le regard qui leur est porté.
La beauté montre la volonté d’accorder ce corps, reflet de l’esprit à celle de l’âme qui l’anime. 
Dans cette démarche d’illustrer la beauté selon les codes qui ont été initiés par Gauguin dans sa quête du sauvage au sens de l’ originel, l’artiste passe par l’image d’un corps dissimulant les stigmates masculins de la première impression qui s’adresse au genre, et tente de dévoiler à travers leur Regard, la beauté vraie, celle de leur nature profonde, celle du reflet de la Nature même qui les a créées. 
La part de féminité se sublime au sein de la nature luxuriante au travers du mythe de la vahiné. Elle illustre le dessein de ces femmes de plaire, d’être désirées, d’exister pleinement dans ce corps à travers toutes ses transformations, et de pouvoir ainsi s’aimer elle même. 
Ce Corps au travers de l'image, est une tentative de métamorphose nécessaire pour se voir elles-même 
tel qu’elles se sentent vraiment. Ce travail illustre un modèle traitant de l’identité pure à travers la recherche qu’elle impose au corps et à l’esprit de de- voir s’adapter l’un comme l’autre dans l’incarnation de leur indéfectibilité, expression de la rencontre de la Lumière et de la Matière, du Corps, de l’Esprit et de l’Âme qui caractérise tout à chacun quelque en soit sa forme ou sa couleur, caractéristiques fonda- mentales de toutes créations artistiques picturales. 
*Mahu: homme efféminé dans la culture polynésienne.
*Rae rae: transgenre Male to Female dans la culture polynésienne.